L’idée de cette exposition est née de la lecture du livre 21 rue La Boétie (Grasset) d’Anne Sinclair, où l’auteur décrit le parcours de son grand-père, Paul Rosenberg (1881-1959), l’un des grands marchands d’art de la première moitié du siècle passé. La carrière de cet homme d’exception, homme d’affaires avisé et amateur éclairé, ami et agent de Picasso, Matisse, Braque, Léger, Marie Laurencin, pour ne nommer que les noms les plus prestigieux, a servi de fil conducteur à une histoire qui le dépasse et dont il a été, tout à la fois, acteur et victime. Il s’agit donc d’une exposition d’art et de civilisation, la galerie mythique de Paul Rosenberg servant de pivot à une peinture d’époque du XXe siècle qui mêle histoire de l’art, histoire sociale et politique et histoire des mentalités, et se déploie en France, en Europe et aux États-Unis. Pour l’occasion, nous avons réuni quelque soixante-dix chefs-d’œuvre de l’art moderne dont une grande partie n’a jamais été montrée en Belgique. On pourra y apprécier des toiles d’exception des maîtres incontestés de la modernité, en provenance des plus grands musées du monde entier et de collections privées.
Une partie importante de ces œuvres sont directement liées à Paul Rosenberg, pour avoir transité par ses galeries, à Paris ou à New-York. L’homme est, en effet, un témoin emblématique d’un moment crucial de l’histoire de l’art : le passage du centre de gravité artistique entre les deux rives de l’Atlantique, passage évidemment dû aux bouleversements de la Seconde Guerre mondiale. Par une cruelle ironie de l’histoire, sa galerie de la rue La Boétie est devenue en mai 1941 le siège de l’Institut d’Étude des Questions juives, une officine antisémite française soutenue par la Propagandastaffel. Paul Rosenberg a lui-même été victime des tourments de son époque, déchu de sa nationalité française par le régime de Vichy car juif et spolié d’une grande quantité d’œuvres par l’occupant allemand, dont certaines ressurgissent encore 70 ans après sur le devant de l’actualité à la faveur des hasards de l’histoire.
En outre, une sélection de documents exceptionnels, jamais montré auparavant, provenant d’archives européennes et américaines, donnera à voir les relations particulières qui unissent l’artiste au marchand et aideront à comprendre comment s’est construit le marché l’art aux prémices de la modernité. Une série de dispositifs scénographiques, audiovisuels et multimédia complèteront le parcours et permettront d’approfondir les thématiques historiques abordées dans l’exposition.
Enfin, l’exposition est amenée à voyager. Après Liège, le Musée Maillol (Paris) accueillera l’exposition à partir du 8 mars 2017 et rendra hommage à la figure de ce grand homme d’art que fût Paul Rosenberg.
Highlights :
- Une exposition basée sur une histoire vraie, inspirée des souvenirs familiaux d’Anne Sinclair
- Plus de 70 chefs-d’œuvres de l’art moderne, dont de nombreuses toiles jamais montrés en Belgique, provenant du monde entier
- Le meilleur de l’art moderne avec des chefs d’oeuvre de Picasso, Braque, Matisse, Léger, Laurencin et André Masson
- Des documents inédits exceptionnels
- Des dispositifs multimédia innovants
- Un concept d’exposition d’un genre nouveau mêlant Histoire et histoire de l’art, produite par Tempora
Où ?
Musée de La Boverie
Parc de La Boverie 3
4020 Liège
T. : +32 04 238 55 01
Quand ?
Du 21 septembre 2016 au 29 janvier 2017
Plus d’info
www.21ruelaboetie.com
Ce qu'en dit la presse
New York Times : Paintings That Bear the Scars of War
El Pais : Una galería hacia la historia del arte y el expolio nazi
BBC : How a Jewish collector rescued his ‘degenerate art’ from the grasp of the Nazis
La RTBF: 21 La Boétie, l'exposition à La Boverie